Originaire de Belgique près de Mons, René Caudron y a fait l’essentiel de ses études, avant d’entrer à l’Onera en 1964 où il a notamment fait partie du petit groupe qui, autour de Paul Costa, a monté le laboratoire de Physique des Solides de l’ONERA créé à l’instigation de Raimond Castaing. Il a mené toute sa carrière à l’ONERA dans le Département des Matériaux puis au sein du LEM. Il était un des membres essentiel du laboratoire, ingénieur-physicien extraordinaire, à l’origine par bien des aspects de sa reconnaissance nationale et internationale.
A une époque où presque toutes les expérience étaient montées « à la maison », René a participé à toutes les « manips » de recherche du LEM pendant les vingt-cinq premières années de son existence, qui étaient consacrées à l’étude de la structure électronique des composés de transitions: carbures, nitrures, hydrures, borures. Il s’agissait d’expériences à basse température dont le fleuron était sans conteste son appareil de mesure de chaleur spécifique à basse température, parmi les plus performants à cette époque. Il a ainsi contribué à valider les modèles développés à Orsay et Strasbourg sur les alliages dilués. Ce fut son travail de thèse.
Il a participé à toutes les études expérimentales du laboratoire, se spécialisant pendant une longue période dans l’étude des verres de spin, avant de se lancer dans l’étude des effets d’ordre chimique dans les alliages. A cette occasion, il a construit son fameux spectromètre de diffusion diffuse G4.4, installé sur le réacteur nucléaire Orphée du CEA à Saclay, dont il s’occupera jusqu’à son départ en retraite en 2003, et qui là aussi fut parmi les plus performants au monde.
Physicien et expérimentateur hors pair, René Caudron a profondément marqué ses collègues, stagiaires et doctorants, qui tous témoignent avoir rencontré en lui un chercheur extraordinaire et surtout un homme de conviction d’une indicible gentillesse et modestie.